Pékin(Mars 2019)
On arrive à Pékin en début de soirée, vers 21h, après nos 33h de train depuis Manzhouli…
Avant de vous raconter la suite de nos péripéties, instant culture: Pékin n’est Pékin que pour la France. Le nom officiel international de la ville est Beijing, Pékin est le nom donné au XVIème ou XVIIème siècle par Nicolas Trigault, un jésuite français qui a mis au point le premier système de transcription phonétique du chinois. Le nom de la ville a eu ensuite plusieurs transcription au cours de son histoire, mais Beijing est celle qui se rapproche le plus de la prononciation Chinoise et c’est la transcription officielle qui a été choisie par les Chinois selon leur alphabet phonétique « Pinyin ». En 1979 l'Organisation internationale de normalisation a adopté le Pinyin comme système de romanisation du mandarin, on devrait donc, depuis cette date, dire Beijing, et non Pékin…mais comme les Français ne sont jamais d’accord, on utilise encore Pékin presque partout…
Après cette parenthèse culturelle, reprenons notre histoire. On arrive à Pékin vers 21h, et à la sortie de la gare on choppe le métro direct. Il est très bien pensé, facile d’accès et on trouve facilement notre itinéraire. Les rues pour se rendre à l’auberge sont particulièrement calme malgré la densité de circulation. Il n’y pas grand monde sur les trottoirs et la plupart des véhicules sont électriques, ceci explique cela. Arrivé à l’auberge, on ne se fait pas prier pour aller se coucher, on a du sommeil à rattraper.
Notre premier jour à Beijing
on fait calme, on se remet doucement de notre périple en Transsibérien et de notre premier voyage en train chinois. On sort manger, et on repère un petit parc près de l’auberge qui est…payant!!!!! En fait tout est payant en Chine, surtout dans les grandes villes, même si ce ne sont que quelques Yuan, il faut tout le temps payer, chaque monument, chaque parc, chaque temple, encore quelques années et ils feront payer les rues…
Le parc est sympa avec un grand lac et des temples….payants, forcément.
Après 2 nuits à l’auberge, on vit à nouveau l’expérience Couchsurfing chez Lee* (*Pour des raisons d’anonymat dans ce pays plus que surveillé, le prénom a été changé…), un jeune étudiant de 20ans, grâce à qui on enchainera pendant 2 jours les restaurants où on aurait jamais pu aller sans lui…
Aucun menu en Anglais, c’est un problème récurrent quand t’es un étranger à Beijing, il y a très peu de traduction dans les restaurants et personne ne parle anglais, donc si on ne sait pas lire le Chinois, on est très vite limité, surtout que la plupart des Chinois ne font aucun effort. En 9 jours à Beijing, on a du manger au moins 5 fois dans un fast food occidental avec photo des menus (qu’on connait bien) car dans les restaurants de quartier, on ne se comprenait pas. Montrer les assiettes de la table d’à coté c’est marrant au début, mais encore faut il voir ce qu’il y a dans les plats… Cela a été notre plus gros problème pendant ce séjour.
La cité interdite
Malgré tous ces échecs culinaires, on a quand même crapahuté dans cette grande ville pour découvrir ses secrets. Après être allé voir si M Tchang Pabong avait du poisson frais à nous vendre, on a pris le temps d’aller visiter la célèbre cité interdite.
Première chose à savoir en Chine si vous voyagez sans guide, ou sans un local, vous devez avoir votre passeport avec vous pour rentrer dans les musées et les monuments.
Sans Lee, on serait resté bloqué au contrôle d’accès, car toutes les rues pour accéder à la place Tian Anmen, et donc à la cité interdite, sont fermées par des checkpoint: contrôle d’identité, portique de sécurité et contrôle des bagages. Ils iront même jusqu’à contrôler les cahiers que Lee avait dans son sac pour être sur qu’il n’aille pas prêcher la mauvaise parole sur la place!!!!! Une fois les contrôles passés, on est parqué sur les trottoirs, des barrières partout nous empêchent d’accéder à la route, et pour aller d’un point à l’autre de la place il fait emprunter des sous terrains. On sent comme une envie d’éviter de nouveaux débordements sur cette place hautement symbolique.
Autour de la place Tian Anmen il y a plusieurs monuments à visiter, le musée national de Chine et le mausolée de Mao Zedong ne nous intéressant pas trop, on s’est dirigé directement vers la porte de la paix céleste qui symbolise l’entrée de la cité interdite.
Première déception, Lee ne peut pas nous accompagner car il a déjà visité la cité le matin avec une amie japonaise et il est interdit de visiter 2 fois la cité interdite dans la même journée, même s’il veut repayer l’entrée (ah la psychorigidité à la chinoise)…
Je ne vais pas épiloguer sur la cité interdite car cela n’a pas été une visite fantastique pour nous. L’allée principale est une succession de bâtiment avec les vêtements et trône de chaque empereur, ce sont des hordes de touristes qui empruntent les escaliers et s’amassent devant les bâtiments pour prendre des photos.
Vous vous doutez bien qu'on n’a pas emprunté ce chemin. On s’est donc promené sur les ailes, et on a quand même bien kiffé la balade sur les remparts et l’explication via un film de la construction des toits. Pour le reste, tous les bâtiments ont la même architecture et les mêmes couleurs (le rouge dominant), cela est très monotone…
Air bnBleus
Après notre weekend chez Lee, on a loué un air bnb dans un autre quartier. Lee nous a été d’une grande aide à Beijing, il est venu avec nous à la gare acheter nos billets de train pour Xian et Shanghai et nous a accompagné jusqu’à notre appartement.
Notre air bnb se situe dans une résidence fermée, avec des grandes tours de 30 étages. On est au 11ème et l’appartement se compose d’une entrée avec salle de bain et cuisine communes, puis il y a 3 chambres fermées par des digicodes, on n’est donc pas seul, mais on est les seuls étrangers.
Le 2ème matin, alors que je prépare le petit déj, on toque à la porte, ne parlant pas Chinois et n’attendant personne, on ne va pas voir. Mais les coups sur la porte sont de plus en plus insistants et de plus en plus fort. On ne parle pas, on évite de faire du bruit, on se regarde un peu inquiet, mais on ne va pas ouvrir…au bout de quelques minutes, ce ne sont plus des Toc toc à la porte mais des Boum Boum, le gars tape à coup de poing sur la porte et crie vraiment fort, en chinois bien sur… Je finis par aller à la porte, un oeil derrière l’oeillet, je vois un gars en uniforme et je pense que c'est le gardien. Je décide d’ouvrir la porte, et là ce n’est pas un mais deux gars en uniforme qui rentrent dans l’appartement en me montrant leur badge de police!!!
On vient de se réveiller, l’eau pour le thé n’a même pas finit de chauffer et on se retrouve face à deux policiers qui nous parlent Chinois. C'est chaud!!! Ils nous demandent nos passeports, que je leur donne sans les quitter de yeux, ayant peur d’une arnaque quelconque. Un des jeunes policiers aura la bonne idée (oui il y en a!!!!) de faire comme nous et d’utiliser un traducteur sur son téléphone, ce qui simplifiera grandement la conversation: Il nous explique que dès qu’on arrive dans un quartier en Chine, on doit s’enregistrer au commissariat local en leur donnant la durée de notre séjour. Quand on va dans un hôtel ou une auberge, ils le font pour nous, mais là, le propriétaire du Air bnb ne l’a pas fait. Les policiers nous demandent donc de passer dans la journée nous enregistrer et nous rendent nos passeports.
On appelle dans la foulée le propriétaire qui n’avait jamais entendu parlé de cette règle, il gère l’affaire pour nous et va au commissariat. Au commissariat, ils n’ont envoyé aucun agent toquer à notre porte… Le mystère reste donc complet: Comment ont-ils su qu’on était dans cet appartement? et d’où venaient-ils si ce n’étaient pas des agents du quartier? Mystère…en tout cas on n’a plus jamais eu de policiers qui ont toqué à notre porte.
Le reste du séjour à Beijing est difficile, la barrière de la langue, mais surtout l’incapacité ou la mauvaise volonté des chinois à tenter une communication nous a fatigué, ils restaient devant nous à nous parler en Chinois, voyant bien qu’on ne comprenait pas…et si on leur traduisait des phrases sur notre téléphone, il prenait le leur pour nous écrire en Chinois dessus, ce qui ne nous avançait pas plus…très compliqué donc!!!! On profitera quand même de quelques parcs et de quelques temples, le temps aura été très clément avec nous…
Ecrit par Kévin le 8 juin 2019